Aymeric Durox - RN
Dans le cadre de notre présentation des candidats et de leurs programmes pour les élections législatives 2022, le président de l'AFC de Melun et une adhérente se sont rendus au nom de la fédération AFC de Seine-et-Marne à Nangis, dans la 4ème circonscription de Seine-et Marne, pour y rencontrer le candidat investi par le Rassemblement National.
Aymeric Durox, 36 ans, marié et père d'un enfant, est originaire de Seine-et-Marne, a étudié au lycée militaire de Saint Cyr l’Ecole, avant d’intégrer Sciences Po Toulouse pour finalement embrasser une carrière de professeur d’Histoire.
Se définissant comme un « hussard noir de la République », il est mu par une passion de la transmission à travers l’enseignement.
En parallèle, il découvrira peu à peu le « monde » catholique et se rend compte notamment à quel point cette religion est liée à l’histoire de France qu’il aime tant et aux valeurs qui lui ont été transmises. Ce cheminement aboutira à son baptême en 2019, même s’il avoue n’être aujourd’hui que modérément pratiquant. Cette parenthèse plus personnelle, peu courante dans nos compte-rendus, était importante car elle a signifié pour lui une meilleure compréhension de ses racines, et des valeurs qu’il cherche à transmettre. Cette démarche renforce sa volonté de défendre un mode de vie chrétien, des valeurs chrétiennes et son attachement à la défense de la vie.
Il aime à citer la fameuse citation de Marc Bloch qui fait si bien écho à son histoire personnelle : «Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France: ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération.»
Très tôt il s’intéresse à la politique, sans d’abord s’y engager. En 2008, il se sent trahi par Nicolas Sarkozy lors de la signature du traité de Lisbonne et se tourne alors vers leFront National. Il se retrouve dans la politique de dédiabolisation prônée par Marine Le Pen à partir de 2011 mais attendra d’avoir une situation professionnelle stable (poste de titulaire de l’Education nationale) pour s’engager à fond en politique et devient responsable de la Fédération 77 du Rassemblement National en décembre 2016 puis en 2017 candidat aux élections législatives pour la 3ème circonscription de Seine-et-Marne.
En 2020, arrivée 3ème aux élections municipales de Nangis, ville tenue depuis 40 ans par les communistes, sa liste subira la loi du vote utile pour faire barrage à l’extrême gauche mais il pourra néanmoins siéger au conseil municipal.
Élu au conseil régional depuis 2021, il est donc candidat aux législatives pour le RN dans la 4ème circonscription, la sienne, après avoir fait campagne pour Marine Le Pen pour l’élection présidentielle.
Celle-ci ayant obtenu 33,5% au 1er tour et 56,5% au second tour, il estime cette circonscription gagnable pour le Rassemblement National, mais dit craindre l'abstention, qui touche d'avantage les jeunes et donc son électorat.
Nous l’interrogeons tout d’abord sur certaines lois du quinquennat passé. Il se dit opposé à la PMA pour toutes (loi bioéthique 2021) et opposé à l’adoption par les couples homosexuels (loi mariage pour tous 2013) ainsi qu'à la GPA. Pour lui, l’enfant a besoin d’une référence paternelle et maternelle dans sa construction, il précise que des études scientifiques vont en ce sens et qu’il le constate lui plus concrètement depuis qu’il est papa. Pour lui, si certaines situations où ces deux références ne sont pas présentes existent de fait - et dans ce cas les enfants doivent bien s’adapter - il s’agit d’accidents de la vie et la loi ne doit pas prévoir de banaliser ou rendre « normales » ces situations.
Il se prononce contre la loi Gaillot prolongeant le délai légal d’avortement, et rappelle que c’était également la position du RN et de ses députés au moment du vote à l’Assemblée Nationale. Nous en profitons pour l’informer du souhait des AFC de voir une vraie politique familiale pour l’accueil de la vie en aidant les femmes à pouvoir faire le choix de garder leur enfants via des structures d’accueil et d’accompagnement, spécialement la Maison Tom Pouce pour laquelle une quête a été réalisée le week-end dernier par les AFC de Seine et Marne, et également par une vraie politique de formation en amont via une véritable éducation affective, relationnelle et sexuelle. Nous restons conscients des situations dramatiques vécues par beaucoup de femmes qui avortent et ne souhaitons pas les culpabiliser.
Nous abordons ensuite le thème de l’éducation, cher à Aymeric Durox, de par sa profession.
Il défend le modèle d'une école traditionnelle et républicaine, dénonçant la totale perdition de l’Éducation nationale depuis 40 ans ayant placé l’élève au cœur du savoir.
Il dénonce l’échec de la méthode globale ayant conduit à des générations d’élèves ne maîtrisant plus l’orthographe alors que la maîtrise d’un français correct est selon lui la base de toutes les études et carrières professionnelles.
Il dénonce la régression des programmes à cause du nivellement par le bas : pour lui, l’école doit permettre "la promotion de tous et la sélection des meilleurs" (Paul Langevin). Dans cette lignée de l’école traditionnelle et républicaine, il a porté la mesure de l’uniforme à l’école primaire qu’il a fait intégrer au programme du RN et souhaite lutter contre la propagation d’idéologies à l’école par des minorités militantes. Pour lui, l’école doit rester « un asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas » comme le dit Jean Zay
Quant à l’enseignement de l’Histoire, il est attaché à une approche chronologique et non thématique, et soutient la proposition des AFC en ce sens : « La chronologie est la grammaire de l’histoire » se plait-il à nous dire, citant Fernand Braudel.
Nous relatant des expériences personnelles avec ses propres élèves issus de l’immigration, il nous dit croire en l’assimilation par la richesse de la culture française, et que c’est la capacité à s’accaparer cette histoire de France belle, grande et glorieuse qui a vocation à être partagée qui permet de s’assimiler. Il estime qu’avec des professeurs passionnés et une volonté politique un redressement de l’école est possible. Et ce redressement est nécessaire si l’on en croit Jules Simon qui nous dit que « Le peuple qui a les meilleures écoles est le premier peuple : s'il ne l'est aujourd'hui, il le sera demain.».
Bien qu’enseignant dans le public, Aymeric Durox nous dit être attaché à l’enseignement privé et au libre choix des parents quant à l’établissement de leurs enfants, y compris la possibilité des établissements hors-contrat.
En revanche, il se prononce contre le chèque éducation en raison du manque de transparence et du mauvais usage potentiel des familles concernées qui opteraient pour le choix d’écoles confessionnelles musulmanes se départissant de l’amour de la France et du respect des lois de la République. Il estime qu’aujourd’hui le fait de devoir assumer le coût de l’école hors contrat pour les parents qui la choisissent est un bon garde-fou. Il n’est pas opposé à l’instruction en famille avec des contrôles nécessaires.
Il est en même temps effrayé par la nomination du nouveau ministre de l’Education nationale et un peu plus dégoûté par le cynisme de Monsieur Macron qui est capable de passer de Monsieur Blanquer à ce poste, réputé de centre droit, à Monsieur Ndiaye, notoirement indigéniste et wokiste, et sacrifier l’avenir de nos enfants par électoralisme - il s’agit pour lui clairement d’une manœuvre pour limiter les dégâts à gauche lors des élections législatives. Il tempère son propos en estimant que ce ministre n’est qu’une caution pour les élections mais n’aura fort heureusement pas les mains totalement libres. Il affirme d’ailleurs vouloir siéger à la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale s’il est élu le 19 juin, pour prendre part au contrôle du ministère de l’Education nationale, ce qui fait partie du rôle des députés.
Nous abordons pour finir la politique familiale, essentielle pour notre association.
En ce qui concerne les prestations sociales, Aymeric Durox se déclare, sur la ligne du Rassemblement National, favorable à la préférence ou priorité nationale « pour reprendre la formule de Roger Salengro ». Il considère que les impôts n’ont pas à favoriser le grand remplacement et ne souhaite pas dans un premier temps pas augmenter les allocations familiales, ces prestations devant être réservées aux Français.
Il se déclare pour un congé paternité plus étendu, et favorable à la prolongation du congé maternité au-delà des 3 mois, regrettant une société « productiviste » qui incite à ne pas faire d’enfants pour préserver l’emploi de la femme.
Nous lui rappelons la différence importante en France entre le nombre d’enfants désirés (2.39) et le nombre d’enfants qu’ont réellement les femmes (1.89). Tout en précisant que ces chiffres officiels de natalité que nous avançons sont ceux des naissances sur le territoire français mais pas nécessairement le taux de fécondité des femmes françaises, qui se situerait vraisemblablement autour de 1.4, il s’inquiète de cette faible natalité et dénonce à ce propos une société qui pousse, en partie pour des raisons pseudo écologiques, à ne pas avoir d’enfants. C’est pour lui le symptôme d’une grave crise d’identité, à laquelle il répond par son engagement professionnel et politique en faveur de la transmission et de l’enracinement.
Il souhaite aller dans le sens d’une politique encourageant la natalité car selon lui, le drame est que « la civilisation européenne est en train de mourir parce que les femmes européennes ne font plus d’enfants ».
En conclusion de ce long et riche entretien, nous lui demandons un mot pour conclure et ce sera « Vive la France ».
Nous tenons à remercier Aymeric Durox pour sa disponibilité, cet échange en profondeur sur des sujets essentiels et l’intérêt qu’il a montré pour notre association et ses combats.