Brigitte LAPEYRONIE Reconquête

Un grand merci à Brigitte Lapeyronie et à son suppléant Régis Hadjaj d’avoir pris le temps de venir rencontrer les AFC de Seine et Marne, représentées par Hubert Fabre, président de l’AFC de Melun et secrétaire de la fédération 77, accompagné d’un adhérent. Vous trouverez en dessous de ce compte rendu ses réponses à notre questionnaire qui complètent des sujets que nous n'avons pas pu aborder suffisamment en profondeur ou pas du tout.

Madame Lapeyronie a 53 ans et est mère de deux enfants. Juriste de formation, elle a travaillé 15 ans chez Crédit Agricole Consumer Finance. Contrainte d’arrêter ce métier pour des raisons personnelles, elle s’engage dans des activités bénévoles puis en politique.

Défenseur syndical auprès de plusieurs syndicats successivement, investie à l’APEL de l’école St Paul de Cesson pendant la scolarisation de ses enfants, création de deux associations « les Patraques Sportifs » - qui aide les personnes dépendantes à pratiquer une activité sportive – et « Rachel Tikva » - qui vient en aide aux personnes âgées isolées, notamment pour les démarches administratives - nous ne pourrons pas citer tous ses engagements ! De petits coups de mains au Secours Catholique pour mettre ses compétences juridiques au service du bien commun à l’accueil de migrants, comme fil rouge de ses engagements, on retrouve son altruisme profondément ancré et surtout son incapacité à se résigner face à des situations d’injustice et de pauvreté. Elle précise rendre service à tous sans distinction d’origine ou de religion dans un engagement authentiquement caritatif.

Installée depuis son enfance au Mée sur Seine puis à Nandy, elle a vu ces villes changer, le communautarisme s’installer, la délinquance augmenter et le vivre ensemble voler en éclat. Elle ne peut se résoudre à vivre dans un pays où les lieux de culte doivent être gardés par des militaires en arme et où des processions religieuses sont attaquées. Elle ne peut pas se résoudre là non plus à baisser les bras, et bien que sa vocation initiale soit plutôt sociale, elle décide de s’engager en politique. Estimant que la situation dramatique de notre pays est notamment causée par la perte de la culture et des valeurs françaises qui sont pour elle judéo-chrétiennes, elle place son engagement politique sous le signe de la défense de ces valeurs que lui ont transmises ses parents (elle est fille de gendarme) et que chaque famille devrait transmettre à ses enfants. Déçue par l’offre politique, elle se présente sans étiquette et est élue conseillère municipale à la mairie de Nandy. Elle y regrette l'hypocrisie des élus qui font le contraire de ce qu’ils disent. Prenant pour exemple les problèmes dans les établissements scolaires publics de Nandy, elle ne reproche pas aux autres élus de mettre leurs enfants à l’école ailleurs, dans le privé, ce qu’elle fait également, mais fustige leur double discours qui consiste à minimiser les problèmes de ces établissements et ne pas agir pour les résoudre. Elle regrette également le sectarisme partisan qui empêche toute discussion d'intérêt local.

Elle sera momentanément très enthousiaste et engagée dans le mouvement des gilets jaunes, où elle retrouve la franchise et la volonté d’agir pour le bien commun qui l’ont amenée à la politique, avant de s’en détourner quand le mouvement prendra une tournure violente et sera récupéré par l’extrême gauche.

Elle adhère très tôt à Reconquête car elle estime qu’Eric Zemmour tient le discours de vérité qui manquait à la droite « classique ». Il fait les mêmes constats qu’elle sur le terrain et incarne l’union des droites qu’elle appelait de ses vœux. Elle se laisse convaincre de devenir candidate aux élections législative pour Reconquête et précise que si elle est en phase avec le projet du parti et les principales mesures, elle reste une femme libre qui votera chaque loi selon sa conscience et non des consignes de vote. Elle regrette la dispersion du camp de la droite de convictions à ces élections, particulièrement dans la 11ème circonscription tenue par la gauche depuis longtemps. Son suppléant, Régis Hadjaj la rejoint au pied levé après la défection de son précédent binôme. Pour son tout premier engagement en politique, il ne veut tout simplement pas laisser Brigitte Lapeyronie, une amie de longue date, seule dans ce combat dans lequel il se retrouve complètement. Juif d’origine algérienne et parfaitement assimilé, il aime profondément la France et ses valeurs judéochrétiennes et y ajoute les valeurs d’ordre et de liberté.

Alors que nous parlons d’éducation et d’instruction, Brigitte Lapeyronie insiste sur le fait que les familles doivent être des lieux de transmission et d’éducation et regrette notamment la quasi disparition dans la jeunesse de la politesse la plus élémentaire, du respect de la propreté des espaces publics et le manque d’attention aux autres. Elle estime que cette charge revient aux familles qui doivent être responsabilisées en ce sens. Elle estime d’ailleurs que les parents qui font des sacrifices professionnels pour prendre le temps de bien éduquer leurs enfants effectuent un véritable travail au service du bien commun et participent par cette éducation à la vie de la communauté, qu’ils devraient être encouragés en cela et soutient les propositions des AFC (à la rubrique politique familiale !) qui vont en ce sens.

Avec une meilleure responsabilisation des parents, l’école pourrait redevenir le lieu d’instruction qu’elle devrait être, ce en quoi elle renvoie largement au programme de Reconquête qui propose un programme ambitieux de reconstruction de l’école. Elle déplore d’ailleurs l’introduction par des minorités militantes de toutes les théories progressistes à l’école, où elles n’ont rien à faire, du Genre au Wokisme dont elle trouve la progression particulièrement rapide et inquiétante. En cela, elle trouve irresponsables les déclarations et prises de positions du nouveau ministre de l’éducation nationale.

Alors que nous l’interrogeons sur le libre choix d’éducation et notamment l’école privée, elle se dit tout à fait en faveur de l’enseignement privé, qu’elle trouve souvent plus ouvert d’esprit et bienveillant à l’égard de tous, que l’enseignement public dont le laïcisme militant est sectaire (elle est intervenue pour des cours de culture religieuse dans le privé mais n’y a pas été autorisée dans le public !).

A propos de l’instruction en famille et du chèque éducation, propositions de notre questionnaire qui lui paraissaient incomplètes car décontextualisées, nous lui apportons des précisions et elle se dit d’accord avec les AFC sur les principes et sur l’application si elle se fait dans l’esprit dans lequel les AFC les proposent.

Nous évoquons plusieurs fois au cours de l’entretien le problème que représente en France l’IVG, elle dénonce notamment la loi Gaillot et rappelle que la majorité des médecins étaient opposés à cette loi et que de moins en moins d’entre eux acceptent de pratiquer l’IVG. Nous avons alors l’occasion de préciser les positions des AFC sur lesquelles elles s’interrogeait (sur l’éducation affective et sexuelle et sur les méthodes naturelles de régulation des naissances), ces propositions faisant partie d’un tout qui repose sur la beauté de l’amour humain, de la sexualité et du mariage que nous souhaitons, avec l’Eglise, proposer aux jeunes car nous croyons que l’état d’esprit de notre société qui pousse les jeunes à l’acte sexuel en le décorrélant de la relation affective et de la procréation est l’une des causes racines du nombre si important d’avortements dans notre pays. Ces mesures qui éduquent à avoir un comportement sexuel responsable sont donc des mesures de prévention des grossesses non désirées, mais aussi de préparation des couples à l’accueil des enfants et bien évidemment cela n’exclut pas la promotion de solutions plus « curatives » que préventives pour lesquelles nous militons également (structures d’accueils pour les femmes enceintes en détresse, communiquer sur la possibilité d’accouchement sous secret). Les palliatifs qu’elle évoque dans ses réponses (pilule et préservatif) sont pour nous préférables à un avortement mais ne vont pas dans le sens d’éduquer à la responsabilité. Nous abordons brièvement le sujet de la pornographie contre laquelle elle souhaite des mesures fortes, propose que de véritables mesures de protection des mineurs soient faites en ce sens (renseignement d’une carte de crédit pour accéder à des sites interdits aux mineurs par exemple) et évoque la possibilité de bloquer certains sites internet.

Elle s’est opposée à l’époque au mariage pour tous mais estime aujourd’hui difficile de revenir dessus. Elle estime que la demande de reconnaissance des couples homosexuels est légitime, mais que leur accorder le mariage revient à lui faire perdre son sens et le désacraliser. Elle s’oppose naturellement à la loi bioéthique de 2021 sur la PMA pour toutes. Elle est consciente des dangers que représente la pénurie de dons de gamètes qui risque de déboucher sur une marchandisation des produits du corps humain. Elle s’oppose fermement à la GPA. Que ce soit pour la PMA ou la GPA, elle dénonce le contournement de la loi par la pratique de ces techniques à l’étranger.

A propos d’euthanasie, Brigitte Lapeyronie connait bien le sujet (mieux que nous !) car elle a repris ses études de droit et rédige actuellement une thèse sur ce sujet. Elle est assez critique vis-à-vis de la loi Claeys-Leonetti, basée sur un bon fond de dialogue entre les patients, les familles et les médecins, mais peut être difficile à appliquer. Elle constate en tout cas de nombreuses controverses sur l’application de cette loi, qui permettrait des euthanasies de fait même si elles ne disent pas leur nom. Elle propose une enquête de grande envergure avant toute décision politique sur le sujet.

Nous parlons également brièvement de la gestion de la crise sanitaire qu’elle a trouvé déplorable, et s’insurge notamment contre la mise à pied des soignants non vaccinés. Nous évoquons le délabrement de l’hôpital et la désertification médicale de sa circonscription.

La politique familiale a pu faire des apparitions plus haut, sa position à ce sujet se résume de manière assez simple, elle estime que les Français qui souhaitent avoir des enfants et qui les éduquent doivent être soutenus et encouragés, plutôt que d’envisager d’avoir recours à une immigration massive pour maintenir le renouvellement des générations et la vitalité de notre pays.

Le modèle familial promu par les AFC n’est pour elle ni désuet, ni nostalgique, il est vital !